Caractère des Dames du Parti
Le seul caractere des femmes qui se déclarent pour le parti est une marque de l’erreur. On les connait à des airs hautains et méprisans, à l’esprit d’aigreur, et de réforme pour le prochain, à l’entêtement où elles sont pour des directeurs justement suspects, aux profusions qu’elles font de leurs biens en faveur du parti, au mépris qu’elles font du pape et de ses décisions, à l’estime qu’elles font de tous les livres censurez par l’eglise, à l’empressement qu’elles ont de dogmatizer et d’instruire. Il n’y a que l’esprit d’erreur qui puisse ainsi leur faire oublier les bienséances de leur sexe, la docilité qu’elles doivent aux légitimes pasteurs. Ipsa mulierez haretica quam procaces…qua audeant contendere et docere ! C’est Tertulien qui le disait que les femmes hérétiques sont effrontées d’oser disputer et enseigner ! Ceux qui en connaissent de ce caractere, doivent être sur leurs gardes, et se boucher les oreilles de peur d’entendre ces artificieuses Syrenes.
Mais il y a souvent plus que de l’orgueil dans le caractere de ces heroines du parti : de quoi ne sont pas capables des femmes persuadées que la grace manque pour résister à la tentation ?
André de Grazac, capucin de l'ancienne province de Lyon,
Les caractères de l’erreur dans les défenseurs de Jansénius et du Père Quesnel, Avignon, chez Joseph Chastel imprimeur du S Office, 1718.